L’alfa est une plante herbacée (légumineuse) qui résiste à la chaleur et à la sécheresse. Malgré sa forme frêle, cette graminée, d’une grande ténacité, sert de matière première à la fabrication de la sparterie et de certains papiers.
A Kairouan, on prélève l’alfa des montagnes de Mnassa (délégation de Hajeb El Ayoun), d’Essaarja et de Zaghdou (délégation de Ouslatia). Si à Kasserine, l’alfa est transformée pour les besoins de l’industrie papetière et donne un papier souple et résistant, à Kairouan, cette plante est passée du stade de confection d’articles pour le secteur agricole ainsi que des nattes à celui d’un secteur artisanal rivalisant avec d’autres créations telles que le tapis.
On peut citer le cas de l’artisane Najet Fatnassi ayant déjà obtenu un prix au Parc des expositions du Kram pour son côté créatif, et on est resté émerveillé par la finesse, la beauté et la souplesse de ses tapis en alfa, des nattes, des couvre-lits, des ceintures, des veilleuses, des sacs, des porte-documents, des décors pour table. Et voici son témoignage : «Il suffit d’être passionné.
On peut alors créer des articles en alfa raffinés, en introduisant du bois ou des métaux, tels que l’argent ou l’or».
C’est un travail qui exige beaucoup d’habileté puisqu’il est manuel et qu’il comporte plusieurs étapes. Les artisans qui travaillent dans ce secteur sont motivés et apportent le plus en consacrant tout leur temps à ce savoir-faire qu’ils maîtrisent à la perfection, car c’est la seule source de revenus qui leur permet de subvenir à leurs besoins.
«Leur souhait, c’est que l’Etat encourage davantage les artisans à l’aide de primes et de sessions de formation…», conclut Najet Fatnassi